J'ai assisté à la Laurentia d'Orléans (association catholique du quartier ouest d'Orléans) à une conférence sur Hildegarde de Bingen.
Animée par François Delbeke, fils d'agriculteur et passionné par le sujet depuis une vingtaine d'années, gérant de "Le grenier d'épeautre" site internet spécialiste de vente d'épeautre et d'Hildegarde de Bingen
Pourquoi cette envie d'aller à cette conférence ?
J'ai mis quelquefois sur ce blog des recettes d'Hildegarde tout simplement parce que j'avais "craqué" sur 2 livres acheté à l'abbaye de Randol et qui s'appellent pour l'un "Les recettes de la joie" de Jany Fournier-Rosset éditions Tequi et l'autre " Santé et Sérénité" du même auteur .
Recettes de la Joie, quand vous n'avez pas le moral, avouez quand même que cela invite à y regarder de plus près !
Cette merveilleuse Hildegarde, grande figure du Moyen-Age, née en 1098 à Bockelheim en Allemagne à 25 km au sud de Mayence était la cadette d'une famille de 10 enfants.
François Delbeke nous apprend que dès l'âge de 3 ans elle a des visions.
Elle fut plaçée à l'âge de 8 ans et confiée à Mère Jutta Von Spannheim supérieure des moniales de Disidodenberg qui lui apprit à lire, écrire et lui enseigna le latin.
En fait, elle n'a rien appris des hommes, ses visions ne cessèrent et elle fut en communion constante avec la nature et le cosmos.
Je résume : elle fut moniale bénédictine à 18 ans, devint mère abbesse en 1136 à la mort de Jutta. Elle était douce et aimante à l'intérieur du monastère comme à l'extérieur.
Ce n'est qu'à partir de 1141 qu'elle écrit "ce qu'elle voit et entend", notamment sur les aliments bons pour notre psychisme et notre santé.
D'après elle, l'un ne va pas sans l'autre.
Décèdée en 1179, très populaire au XIIème/XIIIème siècle, ses conseils sont tombés dans l'oubli.
C'est grâce au Dr Hertzka, médecin allemand, que revient dès 1950 l'immense mérite d'avoir sauvé l'épeautre de l'oubli en révélant ses bienfaits à un vaste public.
Il est impossible de savoir quand est né son 1er livre.
Tous les livres sortis se ressemblent mais sont postérieurs à sa mort.
Quelques conseils qu'elle donnait sur certains produits alimentaires et que j'ai retenu (n'oublions pas que nous sommes au Moyen Âge)
Si ces produits elle les jugeait mauvais, elle trouvait une parade pour pouvoir les consommer quand-même, ex :
l'échalote est mauvaise sauf si elle macère dans du vinaigre
le poireau est mauvais car il fait partie de la famille des "allium" (comme l'échalote)
les fraises sont mauvaises, on ne sait pas pourquoi (peut-être à cause du méthane parce qu'elles poussaient par terre, si elle voyait les cultures de la fraise à l'heure actuelle ! je pense qu'elle aurait une toute autre opinion)
l'oseille est mauvais pour l'homme mais bon pour les poules (acidité)
l'oignon est bon cuit mais mauvais cru etc...
Sans oublier l'huile d'olive qu'elle ne chérissait pas, elle trouvait qu'elle alourdissait les aliments, elle l'a conseillait donc en onguent mais préconisait plutôt l'huile de tournesol. Pas d'huile de noix , elle fait grossir !
En clair, ce qui est très bon
L'épeautre (peut faire baisser le taux de cholestérol) la star de l'alimentation !
le fenouil
les châtaignes
les orties etc...
Pour les condiments
l'aneth
l'anthemis
l'hysope
le persil,
la réglisse
la sauge etc...
Les épices
la cannelle
le cumin
le galanga
les clous de girofle
la noix de muscade
le poivre etc...
Je ne vous livre qu'une partie de ce qu'elle a pu écrire, et, parce que l'on est sur un blog de cuisine simple, saine et naturelle, je vous livre une petite recette tirée du livre"Les recettes de la Joie" cité plus haut :
POMMES A L'INDIENNE
Pour 6 personnes
1kg de pommes (pas bonnes crues pour elle mais excellente cuites)!
150g de sucre roux
1 c. à soupe d'huile de soja
20 cl d'eau
1 c. à café de galanga
1 c. à café de gingembre frais râpé
1 c. à café de cannelle
1 c. à café de réglisse
1 c. à café d'anthémis 1
1 petit piment oiseau fendu en 2 , épépiné et coupé en rondelles
5 clous de girofle
Couper les pommes en petits morceaux après les avoirs épluchés. Faire chauffer l'huile dans une poêle et y faire revenir les clous de girofle, le gingembre frais râpé, la cannnelle, l'anthémis, le piment.
Ajouter les pommes coupées en morceaux, le galanga,, la réglisse et continuer de faire revenir quelques minutes.
Mettre l'eau et laisser cuire 12 minutes en veillant à ce que les pommes n'attachent pas. Ajouter le sucre et laisser mijoter jusqu'à ce que la préparation se fige.
Servir froid en dessert ou chaud en accompagnement de volaille avec de l'épeautre.
Merci à François Delbeke qui nous a parlé plus en détails de la vie spirituelle de cette Sainte, mais pour un blog de cuisine, je ne parle volontairement que de sa cuisine sobre (ne pas grignoter, ne pas manger sans faim), simple, qui respecte les saisons et respecte les produits (mode de cuisson à feu doux afin de ne pas brutaliser les aliments ) .