Fête de St NICOLAS le 6 décembre
Aujourd'hui encore, en Alsace-Lorraine, la fête des enfants du 6 décembre, la Saint-Nicolas, a plus d'importance pour eux que la fête de Noël.
Dès le Moyen Âge, saint Nicolas fut le patron et protecteur des petits enfants et des écoliers. Sa popularité en fit le patron de très nombreuses confréries de métiers et de catégories sociales.
Parmi celles-ci, citons en vrac les avocats, marins, commerçants, charcutiers, boulangers, pharmaciens, pontonniers, prêteurs sur gages, parfumeurs, les jeunes filles en âge de se marier, les prisonniers, les voleurs, les voyageurs pèlerins. On en oublie probablement !
Il est le saint patron de la Lorraine, de la Russie et de la Grèce (par les temps qui courent...les grecs en ont besoin !)
Saint Nicolas est né vers 270 à Patare, en Lycie (Turquie actuelle).
La légende rapporte qu'à peine sut-il manger, qu'il sut jeûner, et l'on rapporte même que, le vendredi et le samedi, il ne prenait qu'une fois le sein de sa nourrice.(?)
Il avait un oncle évêque, qui, voyant avec admiration les vertus de Nicolas, l'ordonna prêtre dès qu'il eut l'âge requis et fit de lui cette prédiction :
"Il sera la consolation des affligés, le sauveur des âmes en péril, le bon pasteur qui rassemble ses brebis égarées au bercail de Jésus-Christ."
Au retour de saint Nicolas d'un pèlerinage en Egypte en en Palestine, son oncle, l'évêque de Myre, mourut.
Une petite voix recommanda aux évêques assemblés pour désigner son successeur d'élire celui qui entrerait le premier à l'église et se nommerait Nicolas. Il devint ainsi évêque de Myre et s'appliqua à devenir le modèle de son troupeau.
Il fut reconnu pour sa grande générosité et notamment célébré pur tous les miracles qui lui sont attribués en faveur des enfants et qui ont donné naissance à plusieurs légendes, pour la première fois recueillies et écrites en Grèce par Métaphrastes au Xème siècle.
Nicolas, sous la persécution de Dioclétien, fut jeté dans un cachot et mis à la torture; mais on n'osa pas le faire mourir, par peur de la vengeance de son peuple.
Victime des persécutions de l'empire romain contre les chrétiens, il serait décédé apparemment le 6 décembre, mais l'année est très imprécise selon les historiens (329, 310 ou 345 ?.)
Il est aussi connu sous les noms de Nicolas de MYRE et Nicolas de Bari où il aurait séjourné.
Son culte gagna l'occident au XIème et XIIème siècle, lorsque la Turquie subit les invasions musulmanes et que ses reliques furent transférées à Bary (Italie).
Nicolas nous montre que la puissance divine s'exprime par la bonté.
De nombreuses églises et cathédrales lui sont consacrées.
Quand au XVème siècle, René II, duc de Lorraine, remporta la bataille de Nancy contre Charles le Téméraire, sa première pensée fut pour saint Nicolas, auquel il attribuait sa victoire. Le patronage du saint fut confirmé par le pape Innocent X.
Ce culte s'est alors étendu le long de la Moselle, de la Meurthe et de toute la vallée du Rhin.
Après la réforme protestante survenue au XVIème siècle, la fête de saint Nicolas fut abolie dans certains pays européens mais demeurée vivace dans l'Est de la France et l'Allemagne, entre autres.
Extrait du très beau livre de Jean-Robert Maréchal "Les Saints Patrons protecteurs" paru chez "cheminements"