link Dans les Jardins des Monastères...
Amoureusement entretenu, il est un lieu vital pour la communauté puisqu'elle tire en partie de lui sa subsistance mais en même temps, il révèle toute la méticulosité des moines dans le travail car cultiver le jardin, c'est rendre hommage au Créateur pour les choses comestibles qu'il a accordées aux hommes.
L'espace jardiné est en général quadripartite :
- Le carré des plantes médicinales ou aromatiques (herbularius). Y sont cultivées selon les régions (climat et nature des terres) le basilic, le cerfeuil, la ciboulette, la sauge, l'aneth, la sarriette, le thym, le persil, la moutarde, la menthe, l'angélique, le romarin, l'hysope, la barbotine, l'arnica, la guimauve, le millepertuis. On les emploie en cuisine mais également pour soigner les malades de l'hôpital.
- Le vergier où poussent des arbres dont les fruits parfument les pâtisseries du couvent (pommiers, poiriers, néfliers,amandiers, noisetiers, pêchers, pruniers, citronniers, oliviers, cerisiers, grenadiers, orangers, cognassiers, fraisiers, mûriers, abricotiers, noyers) D'autres fruits comme la châtaigne sont connus au XIIème ou XIIIème siècle mais sont délaissés par les frères car ils ne sont pas produits par le travail mais seulement ramassés. ( De nos jours, les produits sont fabriqués même avec des fruits ramassés)
- Le potager (hortus) où poussent les salades (laitue, romaine, pourpier, chicorée, roquette, cresson), asperges, oignons, carottes (appelées girouilles au Moyen Age), céleri, fenoui, raifort, navets, courges, citrouilles, betteraves, cardons, porées ou poireaux, choux, raves, concombres, oseille, épinards, fèves, pois, lentilles.
- Le jardin bouquetier qui produit des fleurs dont on se sert pour agrémenter les chapelles du monastère ou pour décorer le sol du réfectoire l'été afin de lui donner quelque fraîcheur.
Outre le jardin, le vivier était au centre de la production des choses de la table. Car le poisson, en particulier le hareng, remplace la viande par temps de carême. Très tôt, les moines ont appris à conserver au sel anchois, congre, morue, sardine. D'où la valeur hautement symbolique du sel compris comme élément protecteur.
La plupart des grands monastères étaient aussi équipés d'un abattoir et de dépendances pour conserver viandes et charcuteries.
Merci à Pierrette Chalendar pour son livre "La cuisine des couvents et des Monastères" sans qui, je n'aurais pu
mener à bien ces descriptifs concernant les cuisines des monastères.