Je vous offre à lire un extrait du livre "la cuisine des couvents et des monastères" de Pierrette Chalendar.
Pourquoi ce choix ?
D'une part, elle a relaté d'une manière fluide ce que sont les cuisines des monastères, ce que je n'aurais peut-être pas su communiquer. D'autre part, il m'aurait certainement manqué des détails concernant l'ordonnancement de ces fameuses cuisines.
Chaque congrégation a son identité culinaire.
Si la sobriété est la loi commune à toutes, certains montre plus de raffinement que d'autres.
Certains soignent particulièrement leur alimentation par ce qu'en d'autres lieux, on considère comme des gourmandises ; confitures et biscuits y étaient très appréciés des moines tout comme d'autres mets savamment concoctés avec viandes et épices.
De la même manière, certains couvents de religieuses au Portugal, ont élaboré maintes pâtisseries succulentes et les Trappistes du Québec ont fabriqué un chocolat avec le bleuet, ce qui montre, outre un esprit d'initiative évident, une recherche très fine dans l'ordre des saveurs.
Une pareille approche du culinaire nécessitait une organisation très rationnelle car dans un monastère, rien n'est laissé au hasard.
Selon les plans bénédictins, chaque corps de bâtiments doit être l'endroit le plus adapté pour exercer telle ou telle fonction (liturgique, contemplative, économique, domestique)
Cette organisation qui n'a cessé de s'amender au cours des siècles obéissait au principe d'autonomie matérielle du monastère dans lequel les moines devaient tirer leur substance du travail de leurs mains sans aucune aide extérieure.
Les cuisines jouissent d'une architecture très fonctionnelle : elles sont construites en pierre, ce qui évite les incendies. Sans fenêtres pour éviter que les odeurs ne détournent les frères de leur activité spirituelle (nous faisons le contraire, nous ouvrons nos fenêtres pour chasser ces odeurs !)
Au niveau de l'intendance, la cuisine draine beaucoup de monde et la hierarchie y est également sévère.
Trois fonctions sont particulièrement importantes (pour la partie cuisine) , celle de l'hôtelier, du réfectorier et du coquinarius.
Le premier est à la tête de l'intendance. Si les monastères les plus anciens étaient entièrement dévolus aux moines, par la suite, ils devinrent un centre de réception.
Je vous raconte la suite très bientôt.
L'accueil fait aux nobles et haut clergé